Zaynab, la fille du calife almohade Abou Yacoub Youssef (fin du 12ème siècle – première moitié du 13ème siècle ?)

Zaynab bent Abou Yacoub est rentrée dans l’histoire en tant que femme savante … mais a été occultée par la suite à cause d’un acte de piraterie.

En effet, celle-ci est née an Andalousie.  Elle reçoit une éducation sophistiquée.  Elle  étudie la philosophie, al-kalam (théologie) et oussoul al-fiqh (la loi islamique).  Elle  devient une femme savante dont la justesse des opinions est reconnue.  Ensuite, elle se fiance avec son cousin, Abou Zayd abd Ar-Rahmane, qui habite Tunis.

Or, en route vers cette contrée, le bateau où se trouve la princesse Zaynab est attaqué par des pirates siciliens. Captive, cette dernière est conduite au palais de Guillaume II, connu par le surnom de Guillaume le Bon.  Quand celui-ci découvre l’identité de Zaynab, il ordonne qu’on la traite avec respect, et qu’on la conduise dignement au palais de son père. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, les relations entre la Sicile et le Maroc sont très tendues, à cause des opérations militaires que le Maroc a menées pour libérer le port de Kairaouane de l’occupation sicilienne.  Touché par un tel traitement, le calife almohade Abou Yacoub Youssef envoie une mission diplomatique pour remercier Guillaume II pour sa bonté.  Sans tarder, soit en août 1181, le Maroc et la Sicile signent un accord de paix et de commerce.

Si Zaynab a été la cause de ce traité, désormais, les historiens n’ont plus parlé d’elle : en fait, ils chercheraient à  faire taire l’acte de piraterie dont elle a été victime, pour éviter que la postérité ne pense que «l’honneur» de cette dame a été «souillé»  (nous sommes au Moyen-Âge).

Sources consultées :
Abd al-Hadi Tazi, al-Mar’ah fi tarikh al-gharb al-islami (Casablanca : Fennec, 1993) 221-223.

Abd al-Hadi Tazi, At-tarikh diploumassi lil Maghrib min aqdami al-oussour ila al-yaoum (al-Muhammadiya : Matabi’ Fadala, 1986-1994), vol. 6, 236-238.

M. L. de Mas Latrie, Traités de paix et de commerce et documents divers concernant les relations des Chrétiens avec les Arabes de l’Afrique Septentrionale au Moyen Âge (New York : Burt Franklin, 1964), 50-52.

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