Zahra, connue par Zhor, a gouverné Fès en 1470/1471, durant la grande période d’instabilité politique que le Maroc a traversé à la fin du règne des Mérinides.
Rappelons qu’Abu Mohamed Abd al-Haqq, dernier sultan mérinide, a succédé à son père en 1421, alors qu’il était à peine âgé d’un an. La régence a été assurée par la famille des Banou Ouatass. Or, ces derniers semblent avoir pris trop de pouvoir, puisqu’une fois adulte, Abd al-Haqq fait massacrer les Banou Ouatass, à l’exception de deux frères qui ont réussi à survivre. De surcroit, ce dernier ne remplit pas convenablement ses fonctions. Révoltés, les habitants de Fès ont assassiné le sultan en 1465, et ont intronisé le chérif Mohamed ben Imran.
Quand les Banou Ouatass ont appris la nouvelle, estimant que le trône leur revenait de droit, ils ont voulu rentrer à Fès, mais les habitants de cette ville s’y sont opposés. Après de nombreux affrontements, Abou al-Hajjaj Youssef ibn Mansour ben Zayane al-Ouatassi réussit à destituer le chérif. Il confie le pouvoir à sa sœur, Zahra bent Mansour ben Zayane al-Ouatassiya. Conséquemment, celle-ci gouverne Fès, avec l’aide du caïd as-Sajiri, jusqu’à l’arrivée de Mohamed ach-Chaïkh al-Ouatassi à Fès. Ce dernier est alors proclamé sultan en 1472.
Malheureusement, ce sont les seules informations que les sources primaires aux quelles j’ai pu avoir accès ont véhiculées au sujet de Zhor al-Ouattassiyya. Un manuscrit que je n’ai pas pu consulter pourrait avoir des informations supplémentaires à son sujet : Abdalbasit b. Halil, ar-Raud al-basim fi hawadit al umr wa’t-tarajim (Bibliothèque Vaticane, ar. 729).
Sources consultées :
Abdalbasit b. Halil, ar-Raud al-basim fi hawadit al umr wa’t-tarajim (Bibliothèque Vaticane, ar. 728), dans Robert Brunschvig, Deux récits de voyages en Afrique du Nord au XVè Abdalbasit b. Halit et Adorne (Paris : Larose, 1936), 109-136.
Abd al-Hadi Tazi, al-Mar’ah fi tarikh al-gharb al-islami (Casablanca : Fennec, 1993), 218-219.
Zahra’ Najiya al-Zahraoui, Mo’jam chahirate al-maghreb (Mourakuch : Manchourate al-Majlis Al-Ilmi, 2008), 148.
Ahmed An-nassiri, Kitab al-istiqsa (Dar Bayda : Dar al-kitab, 1955), vol. 4, 117-120.