Le malhoune, connu également par le nom de «qassida al-ghazal», est un corpus impressionnant de poèmes et de chants qui est véhiculé aussi bien par écrit que par tradition orale. Bien qu’il soit un véritable art poétique, il diffère de la poésie classique pour deux raisons : d’une part, il ne respecte pas la structure grammaticale classique, et d’autre part, il est chanté en langue dialectale. Par ailleurs, on fait généralement remonter ses origines au 12ème siècle (miladi), où cet art a été influencé par la musique arabo-andalouse. De même, on situe ses débuts à Tafilalet, et plus précisément dans les zawiyas soufies. Certes, ces premiers auteurs sont des hommes, soit parmi d’autres Abdelaziz el-Maghraoui et Sidi Abderrhmane el-Majdoub, qui ont vécu au 16ème siècle (miladi) et qui se sont fait connaître grâce à leurs quatrains mystiques «Rubaïyat». Toutefois, contrairement aux perceptions dominantes, des femmes ont chanté et continuent de chanter le malhoune. D’ailleurs, quelques unes ont retenu l’intérêt des historiens, telles que les poétesses chefchaouenaises Turdaniya et al-Ouardiriyya lors du 19ème siècle (miladi). (Ci-joint, le texte en arabe du Dr. Abbas al-Jarari : Dr. al-Jarari)
Sources consultées :
Abbas al-Jarari, Al-Jazal fil-Maghrib, qassida (Ribat : Maktabat at-talib, 1969), 654-655.