Sourah bint Youssef ben Tachfine a été citée par l’historien Ibn Khaldoun dans son livre al-Ibar. À l’instar des femmes almoravides, celle-ci ne se voilait pas, ce qui lui a valu d’être interpellée par le futur leader Ibn Toumart. Ce dernier lui a fait des commentaires désobligeants sur sa tenue. Aussi, elle s’en est plainte à son frère, le sultan Ali ben Youssef.
Ce qui est intéressant à noter ici ce sont les relatives liberté, autonomie et reconnaissance dont bénéficiaient les femmes almoravides. D’ailleurs, les cours almoravides ont retenu le nom de plusieurs femmes exceptionnelles, dont la poétesse Tamima et Zaynab an-Nafzawiya, l’épouse du leader Youssef ben Tachfine, pour n’en citer que quelques unes.
Cela dit, certains chercheurs pensent que le quartier «Harat Sourah» est nommé d’après cette princesse. D’autres suggèrent que ce quartier s’appelait initialement «Harat Choura». Mais quand les Marocains de confession juive ont habité le quartier, ils prononçaient le lieu avec un «s», ce qui a donné au fil des ans «Harat Sourah».
Si on ignore la date de décès de Sourah, on sait par contre que quand les Almohades ont pris le pouvoir, ils ont éliminé les princes et princesses almoravides autour de 1147.
Ici-joint le texte en arabe : Sourah
Sources consultées :
Abd ar-Rahmane Ibn Khaldoun, Kitab al-ibar, vol. 6, (Beyrouth : Dar al-koutoub al-Ilmiya) 268.
Zahra Najiya az-Zahraoui, Mo’jam chahirate al-maghreb (Mourakoche : Manchourate al-majlis al-ilmi, 2009), 185.