Sayyida Rouqiya est la fille de Sayyidi Mouhammed ben Abdallah Ma’n. Elle est la soeur du Sayyid Ahmed ben Abdallah Ma’n al-Andalousi. Elle s’est partagé avec son frère le service de leur chaïkh (maître spirituel) Sayyidi Qasim al-Khaçaci. Elle a épousé Aboul Hasan Ali ben Mouhammed al-Miriyi, saint homme et disciple du père de celle-ci.
Sayyida Rouqiya est décrite par les hagiographes comme une merveille de Dieu. Elle est réputée pour son désintéressement pour les possessions matérielles, pour son zèle pour la tariqa soufie (l’enseignement ésotérique soufi) et pour sa simplicité. Dans son quotidien, elle ne tient pas compte de la médiocrité des aliments, et elle n’accepte aucun cadeau de personne, parce que dit-elle, son coeur est détaché des choses de ce monde. Pendant la maladie qui a précédé sa mort, elle s’est réjouit de pouvoir enfin rencontrer Dieu. Elle est décédée, après avoir fait la prière de l’aurore, le 26 février 1676. Elle est enterrée dans le même sanctuaire que son père, à l’extérieur de Bab al-Foutouh, l’une des portes de Fès.
Après son décès, son frère a témoigné qu’ «elle me disait des choses que les Chaïkhs qui se considéraient eux-mêmes comme tels, ne pouvaient pas dire.» Il a ajouté qu’elle l’informait également des choses cachées, entre autres «elle m’apprit la venue du Chaïkh al-Yamani, douze ans avant qu’il ne vint, et elle me dit qu’elle le voyait dans la zawiya, et en effet, il vint de son pays et entra dans la zawiya, comme elle l’avait annoncé.»
Source consultée :
Mohamed Qadiri, Nachr al-Mathani, Archives marocaines XXIV (Paris : E. Leroux, 1913-1917), 247-248.