Lalla Fatima a été l’une des épouses du sultan Mohamed III, qui a gouverné de 1757 à 1790. Ce que la postérité a retenu d’elle c’est sa correspondance diplomatique avec les princesses européennes. Parmi cette correspondance, figure une lettre que Lalla Fatima a adressée à la grande princesse espagnole Louisa Di Asterias.
Cette lettre a été rédigée à Meknès en 1774 (miladi). Elle a été écrite en arabe classique, avec des mots et expressions de l’arabe parlé. Donc, la lettre est à la fois formelle et informelle, ce qui pourrait indiquer que les deux femmes se sont déjà rencontrées. Mais il s’agit d’une correspondance diplomatique, dans la mesure où le but principal de la lettre est une négociation qui porte sur la libération de deux femmes esclaves marocaines en Espagne en échange de la libération de femmes esclaves espagnoles au Maroc. Rappelons à ce propos que l’esclavage se pratiquait au Maroc et partout dans le monde au 18ème siècle.
Lalla Fatima fait partie des femmes qui ont joué le rôle d’ambassadatrice du Maroc auprès des autres nations, bien qu’elle ne soit pas reconnue comme telle par les historiens de l’époque.
Sources consultées :
Abd al-Hadi Tazi, al-Mar’ah fi tarikh al-gharb al-islami (Casablanca : Fennec, 1993), 248-249. Tazi reproduit cette lettre dans la page 249.
Abd Al-Hadi Tazi, At-tarikh diploumassi lil Maghrib min aqdami al-oussour ila al-yaoum (al-Muhammadiya : Matabi’ Fadala, 1986-1994), vol 1, 205.
Fatima Sadiqi, Amira Nowaira, Azza el-Kholy & Moha Ennaji eds., Women Writing Africa, the Northern Region (New York : The Feminist Press, 2009), 100-101.