Comme c’est le cas pour de nombreuses femmes médiévales, ce qu’on sait de Hawwa se limite plus ou moins à sa relation avec certains hommes puissants de son époque. En effet, celle-ci est la nièce du conquéreur et dirigeant Youssef ben Tachfine. Elle est également la conjointe de Sir Ben Abi Bakr, gouverneur de Séville qui a favorisé l’avènement des almoravides en Andalousie, et qui a régné jusqu’à son décès en 1114. Hawwa a donc vécu de la fin du 11ème siècle au 12ème siècle (miladi).
Par ailleurs, on suppose que Hawwa a bénéficié d’une éducation sophistiquée, puisque les historien-nes s’accordent pour dire qu’elle est une poétesse et une femme de lettres reconnue. De plus, elle tient un salon littéraire, qui reçoit les meilleur-es poète-sses et écrivain-es de son époque. Malek Ben Wahib, Ibn Qusayra et Ibn al-Marrkha font partie des figures illustres de ce salon. Lors de ces rencontres, Hawwa donne des conférences, écoute les poèmes de ses collègues et participe à leurs débats.
Certains récits célèbrent Hawwa comme l’une des premières féministes marocaines. Malheureusement, aucun de ses poèmes ne nous est parvenu. Toutefois, la postérité a retenu les vers d’Abu Jafar Ben Abd Allah Ben Hurayra Al-Qissi Tatili, qui fait l’éloge de la poétesse.
Sources consultées :
H.T. Norris, The Berbers in Arabic Literature (New York : Longman, 1982),138.
Abd al-Hadi Tazi, al-Mar’ah fi tarikh al-gharb al-islami (Casablanca : Fennec, 1993), 201-202.
Ben Abd Malek Murrakshi, Adh-dhil wa takmilah, tahqiq Ibn Charifah (Rabat (?) : Académie marocaine, 1984), vol II, 497.
Ibn Idhari, dir. Colan & Provençal, Bayane al-Mughrib (Bayrut : Dar thaqafa, 1967), vol. 4, 34 et suivantes.