Fouad Laroui accusé d’agression sexuelle

Ça m’étonne très peu que l’écrivain Fouad Laroui soit accusé d’agression sexuelle à Amsterdam. J’ai étudié ses personnages féminins dans mon livre Le Sexe Nié.  Inutile de préciser qu’il les traite avec un mépris et un paternalisme révoltants. À titre d’exemple, ci-dessous un extrait :

« Les étudiantes, qui font vite à Adam [Serghini] l’effet d’être plutôt des shampouineuses, vu l’étendue de leur ignorance (elles n’ont jamais entendu parler de Virginia Woolf, qui s’est noyée dans la rivière qui traverse York; elles ne connaissent pas le poète Auden, qui est né au coin de la rue), gigotent et rient à tout propos, hors de propos… » (In Laroui, La Femme la plus riche du Yorkshire (Paris : Julliard, 2008), p. 19.)

Cette représentation rejoue le paradigme patriarcal dans l’imaginaire littéraire. Plus explicitement, l’auteur traite ses personnages féminins comme les hommes traitent les femmes dans « la vraie vie ». C’est-à-dire que quand celles-ci parlent, elles ont rarement un dialogue d’égale à égal avec leur interlocuteur. Elles croient l’avoir, mais en réalité elles ne sont pas écoutées pour ce qu’elles disent. Plutôt, elles sont jugées par un interlocuteur qui s’érige en supérieur. Au bout du compte, elles sont entendues à travers un filtre qui pervertit, qui déprécie et qui minore.

 

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