J’ai pris connaissance de l’existence de la mystique Fatima al-Andalousia dans l’essai de Halima Ferhat «Le Maghreb aux XIIème et XIIIème siècles : les siècles de la foi».[1] En effet, dans une étude qui s’intéresse à Abu Madyan, l’un des grand-es mystiques des 12ème et 13ème siècles, et plus précisément aux rapports de ce mystique avec les femmes, l’auteure mentionne Fatima al-Andalousia. Aussi, on apprend que cette dernière a été l’amie en Dieu des mystiques Abu Ya’za et Ibn Ghalib. À cette époque, Fatima a été jeune et coquette. De nos jours, son sanctuaire figure parmi les plus célèbres sanctuaires de la ville de Ksar al-Kabir.
Malheureusement, les amples recherches que j’ai effectuées au sujet de cette mystique ne m’ont conduite qu’à une seule source, soit les travaux de l’hagiographe Abu Ya’qub Yusuf Ibn Yahya at-Tadili.[2] (Ici-joint le document en arabe en format PDF : page-1 page-2). Grâce à cette source, on apprend que Fatima al-Andalousia a habité Ksar Ketama, qu’elle a été une saliha (une sainte), et a été très respectée par ses amis en Dieu, tous des mystiques masculins.
En ce qui nous concerne, l’intérêt de ce témoignage réside dans le fait qu’il montre que dans le Maroc médiéval, la ségrégation des sexes ne prévalait pas autant qu’on pourrait le croire. Il montre également que les femmes avaient accès à la formation ésotérique mystique auprès des grand-es maître-sses spirituel-les. Enfin, il montre que dépendamment de leurs accomplissements individuels, les femmes étaient également considérées des voix d’autorité dans le domaine.
Sources consultées :
Halima Ferhat, Le Maghreb aux XIIème et XIIIème siècles : les siècles de la foi (Casablanca : Wallada, 1993), 67.
Abu Ya’qub Yusuf Ibn Yahya at-Tadili, At-Tashawwuf ila rijal al-tasawwuf, Vies des saints du sud marocain des V, VI, VII siècles de l’hégire, contribution à l’étude de l’histoire du Maroc (texte arabe établi par A. Faure) (Rabat : Éditions techniques nord africaines, 1958), 331-332.
[1] Halima Ferhat, Le Maghreb aux XIIème et XIIIème siècles : les siècles de la foi (Casablanca : Wallada, 1993), 67.
[2] Abu Ya’qub Yusuf Ibn Yahya at-Tadili, At-Tashawwuf ila rijal al-tasawwuf, Vies des saints du sud marocain des V, VI, VII siècles de l’hégire, contribution à l’étude de l’histoire du Maroc (texte arabe établi par A. Faure) (Rabat : Éditions techniques nord africaines, 1958), 331-332.