Burkini

 

Réflexions concernant le Burkini en France, au Maroc et ailleurs :

C’est secondaire d’interdire ou d’autoriser le Burkini : cela ne résout pas  le problème à la racine, soit celui du fondamentalisme religieux qui fait de l’appropriation du corps féminin sa bannière.  La solution est plurielle :

  • Au niveau du Maroc et autres pays musulmans : imaginons pendant une seconde que toutes les femmes du monde se mettent à se voiler … est-ce que cela va résoudre  les injustices internationales, les agressions militaires au Moyen-Orient, la crise des réfugiés et des migrants clandestins, les injustices sociales internes, la défaillance des hôpitaux, le manque d’accès aux soins de santé, le délabrement du système éducatif, le chômage, les inégalités sociales, le manque de logement décent, la corruption, les problèmes économiques graves,  la torture et la censure … bref, toutes les atteintes quotidiennes à la dignité humaine? Faisons donc face aux vrais problèmes, et travaillons pour les résoudre.
  • Au niveau occidental : tous les acteurs qui croient à l’égalité de la dignité humaine pourraient faire davantage pression sur leur gouvernement.  D’un côté, le Ministère des affaires étrangères et l’institution militaire sont deux secteurs qui échappent en général à la vigilance de l’opinion public occidental.  De l’autre côté, certains pays musulmans produisent directement du fondamentalisme religieux en faisant de l’exportation de l’extrémisme leur politique étrangère comme c’est le cas pour l’Arabie saoudite et l’Iran, pendant que d’autres pays le produisent indirectement, à savoir par les injustices sociales, l’appauvrissement croissant du peuple, comme c’est le cas pour le Maroc.  Imaginons pendant une seconde l’affaiblissement que subiraient les élites dirigeantes de ces pays si entre autres on ne leur vendait plus d’armes et si on les excluait des structures économiques et financières mondiales.
  • Au niveau des Nations Unies : il est temps qu’on prenne au sérieux les droits des femmes, et qu’on arrête de les traiter comme des spécificités culturelles ou religieuses qui dépendent du bon vouloir d’une élite dirigeante masculine .
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